Saga groupe B, épisode 4. Vous croyez vraiment tout savoir sur le Quattro ?

Auto
Young-timers

Voici 10 faits que même les puristes ignorent sur la reine du Groupe B.

Cet article, il est fait pour notre pote Nico. Rien que pour le faire ch..... Parce que s’il y a bien un mec qui aime le Quattro, c’est lui. Il connaît tout : la caisse, les anecdotes, les ingénieurs, le menu de la cantine de Quattro GmbH le 16 février 1983, et probablement aussi qui a baisé avec qui pendant la fête de Noël à Ingolstadt en 1984. Donc ! On s’est dit qu’on allait essayer de le coincer avec 10 infos, de la plus connue à la plus improbable, sur le Quattro. Bon, si vous voulez jouer aussi et lire l’article, c’est bien hein.

1. 1980 : quand la propulsion s’est fait éteindre.

Quand Audi débarque au rallye du Portugal en 1981, les autres équipes croient à une blague. Une Audi 80 bodybuildée, 300 chevaux, 4 roues motrices — on dirait un prototype agricole. Sauf que sur la spéciale de Sintra, Hannu Mikkola colle plus d’une minute par spéciale aux Lancia Stratos et Ford Escort. Le 5 cylindres turbo (2 144 cm³, KKK K26 soufflant à 1 bar, 300 chevaux, 35 mkg à 3 500 tours) pulvérise tout. L’année suivante, Michèle Mouton devient la première femme à gagner une manche du WRC (San Remo 1981). Entre 1981 et 1984, la Quattro rafle 23 victoires, 2 titres constructeurs et 2 titres pilotes. Comme le dira Blomqvist : « La Quattro, c’était comme tricher. » Le reste du paddock n’a plus qu’à compter les secondes et avaler la poussière.

2. L’idée née d’un 4x4 militaire

Tout commence en 1977. Jörg Bensinger, ingénieur châssis Audi, part tester la VW Iltis en Suède. Une brique de 1,3 tonne, 75 ch, 4x4 enclenchable, blocage de différentiel. Un engin de l’armée qui grimpe mieux que toutes les Audi de développement.Il rentre à Ingolstadt et dit à Ferdinand Piëch : « Si un machin pareil passe la neige, imagine une voiture de sport avec la même motricité. »Piëch, visionnaire (et un peu cinglé), mord à l’hameçon.Audi démonte une Audi 80, rallonge l’empattement de 150 mm et adapte un 5 cylindres longitudinal.En février 1978, un prototype tourne dans la neige bavaroise. C’est l’acte de naissance du mythe.Comme le dira plus tard Piëch : « Nous n’avons pas inventé la transmission intégrale, nous l’avons rendue rapide. »

3. Homologuée grâce à un bug de la FIA

En 1980, le règlement du Groupe 4 n’interdit pas formellement la transmission intégrale. Audi le comprend avant tout le monde.
Pour valider l’homologation, il faut 400 exemplaires routiers. Audi les assemble à la main à Ingolstadt : 200 ch à 5 500 tr/min, 200 km/h, habitacle en velours et tableau de bord d’Audi 80 GTE.
Le dossier passe sans discussion.
John Davenport, alors à la FIA, résumera plus tard : « On a réalisé trop tard que rien n’interdisait le 4x4. C’était brillant, mais agaçant. »
Audi venait de hacker le règlement mondial du rallye.

4. Le prototype qui roulait sous fausse identité

Avant même d’avoir un feu vert officiel, Audi teste un prototype baptisé A1, camouflé en Audi 80 Diesel.
Pas d’homologation, pas d’assurance. Les ingénieurs Otto Röhrl et Hans Niedermeyer roulent plus de 10 000 km dans les Alpes et la Forêt-Noire, parfois de nuit, souvent sans plaques.
Walter Treser racontera plus tard : « Si on se faisait choper, on disait qu’on testait des pneus neige. »
Résultat : les prototypes étaient si efficaces que les testeurs de Volkswagen n’arrivaient plus à les suivre.
Le mythe Quattro est né dans l’illégalité totale. Un prototype qui aurait pu finir sa carrière dans un fossé bavarois avant même d’avoir un nom.

5. Le mythe du 50/50

Dans les pubs Audi des années 80, la transmission Quattro est vendue comme “parfaitement équilibrée 50/50”.
Faux.
Le différentiel central ZF distribuait en réalité 60 % à l’avant, 40 % à l’arrière.
Et selon les versions, le couple pouvait grimper jusqu’à 75 % sur l’avant.
Mais “équilibré”, ça sonnait mieux que “sous-vireur”.
Ferdinand Piëch, interrogé par Auto Motor und Sport, lâchera un bijou de mauvaise foi :
« L’équilibre, c’est dans la tête du pilote, pas dans les chiffres. »
Résultat : la voiture tirait tout droit en entrée de virage, mais ressortait comme un boulet de canon.
Le marketing, lui, n’a jamais sous-viré.

6. Un différentiel bricolé pour éviter les royalties

Audi aurait pu acheter le système Ferguson Formula, utilisé sur les Jensen FF et Range Rover.
Mais Piëch n’avait aucune envie de payer des Anglais.
Les ingénieurs d’Ingolstadt inventent donc un système maison : un arbre creux traversant la boîte pour faire passer l’arbre de transmission arrière.
Un différentiel central compact, inédit, intégré dans la boîte.
Le premier prototype explose après 60 km. Le second, coulé à la main dans un moule d’outillage de Passat, tient 10 000 km.
Walter Treser dira : « On a fait un système trois fois moins cher et dix fois plus solide. »
Un coup de génie bricolé dans un atelier sans chauffage.

7. L’ingénierie comme religion (1983)

À partir de 1983, “Quattro” devient une sous-marque officielle. Logo, service technique, service presse dédié.
Audi vend plus de 11 000 exemplaires de la Quattro entre 1980 et 1991, dont 224 Sport Quattro et 20 S1 E2 d’usine.
La division “Quattro GmbH” (devenue Audi Sport) est créée pour industrialiser la folie.
Stig Blomqvist résumera tout : « La Quattro, c’était comme tricher, mais légalement. »
La marque a inventé le concept de “techno-religion”, quinze ans avant Apple.

8. Un nom validé par un Finlandais et un Italien bourrés

Avant de s’appeler Quattro, le projet devait s’appeler Carat, ou Iltis GT.
Piëch teste les noms en demandant à un pilote finlandais et à un mécano italien lors d'une fin de séminaire de les crier dans un micro.
“Iltis GT” ça va pas du tout. Ils ne les prononcent pas du tout de la même manière et le petit groupe de collaborateurs restés pour assister à cette drôle de scène sont hilares. Par contre “Quattro” ça le fait bien!
Verdict immédiat : ce sera Quattro, tout court. Le patron reviendra plus tard sur cette soirée "nous voulions Un mot simple, prononçable dans toutes les langues"....et gravé sur toutes les Audi depuis 40 ans.

9. Le vrai père du Quattro s’est fait virer

Walter Treser, pilote et ingénieur, est celui qui a porté le projet depuis le début.
Mais quand Audi commence à transformer la Quattro en produit marketing, il explose :
« Ils voulaient une image, moi je voulais une machine. »
En 1982, il claque la porte.
Il fonde Treser Automobiltechnik, crée une Quattro cabriolet, la “Treser Roadster”, et la vend plus cher qu’une Porsche 911.
Piëch, furieux, interdit à Audi de racheter des Treser.
Ironie : aujourd’hui, ces modèles-là valent une fortune.
Un bel exemple de karma mécanique.

10. Une pub fake devenue culte

Le spot “Ski Jump” est tourné à Kaipola, en Finlande.Une Audi 100 Quattro grimpe un tremplin de saut à ski à 37 degrés d’inclinaison, pneus Dunlop SP Winter, 64 km/h.Slogan : “Vorsprung durch Technik.”Audi jure qu’il n’y a pas de trucage.Sauf qu’un câble retient la voiture en cas de dérapage.Le spot est interdit dans plusieurs pays, puis refait en 2005 avec une vraie S1 E2 sans câble.Le genre de pub qui te donne envie d’aller acheter des chaînes à neige pour le fun.

Partager l'article
Logo Facebook
Pictogramme lien

Lien copié !

https://www.brooap.fr/articles/audi-quattro-10-faits-legende-groupe-b

Voici 10 faits que même les puristes ignorent sur la reine du Groupe B.

Cet article, il est fait pour notre pote Nico. Rien que pour le faire ch..... Parce que s’il y a bien un mec qui aime le Quattro, c’est lui. Il connaît tout : la caisse, les anecdotes, les ingénieurs, le menu de la cantine de Quattro GmbH le 16 février 1983, et probablement aussi qui a baisé avec qui pendant la fête de Noël à Ingolstadt en 1984. Donc ! On s’est dit qu’on allait essayer de le coincer avec 10 infos, de la plus connue à la plus improbable, sur le Quattro. Bon, si vous voulez jouer aussi et lire l’article, c’est bien hein.

1. 1980 : quand la propulsion s’est fait éteindre.

Quand Audi débarque au rallye du Portugal en 1981, les autres équipes croient à une blague. Une Audi 80 bodybuildée, 300 chevaux, 4 roues motrices — on dirait un prototype agricole. Sauf que sur la spéciale de Sintra, Hannu Mikkola colle plus d’une minute par spéciale aux Lancia Stratos et Ford Escort. Le 5 cylindres turbo (2 144 cm³, KKK K26 soufflant à 1 bar, 300 chevaux, 35 mkg à 3 500 tours) pulvérise tout. L’année suivante, Michèle Mouton devient la première femme à gagner une manche du WRC (San Remo 1981). Entre 1981 et 1984, la Quattro rafle 23 victoires, 2 titres constructeurs et 2 titres pilotes. Comme le dira Blomqvist : « La Quattro, c’était comme tricher. » Le reste du paddock n’a plus qu’à compter les secondes et avaler la poussière.

2. L’idée née d’un 4x4 militaire

Tout commence en 1977. Jörg Bensinger, ingénieur châssis Audi, part tester la VW Iltis en Suède. Une brique de 1,3 tonne, 75 ch, 4x4 enclenchable, blocage de différentiel. Un engin de l’armée qui grimpe mieux que toutes les Audi de développement.Il rentre à Ingolstadt et dit à Ferdinand Piëch : « Si un machin pareil passe la neige, imagine une voiture de sport avec la même motricité. »Piëch, visionnaire (et un peu cinglé), mord à l’hameçon.Audi démonte une Audi 80, rallonge l’empattement de 150 mm et adapte un 5 cylindres longitudinal.En février 1978, un prototype tourne dans la neige bavaroise. C’est l’acte de naissance du mythe.Comme le dira plus tard Piëch : « Nous n’avons pas inventé la transmission intégrale, nous l’avons rendue rapide. »

3. Homologuée grâce à un bug de la FIA

En 1980, le règlement du Groupe 4 n’interdit pas formellement la transmission intégrale. Audi le comprend avant tout le monde.
Pour valider l’homologation, il faut 400 exemplaires routiers. Audi les assemble à la main à Ingolstadt : 200 ch à 5 500 tr/min, 200 km/h, habitacle en velours et tableau de bord d’Audi 80 GTE.
Le dossier passe sans discussion.
John Davenport, alors à la FIA, résumera plus tard : « On a réalisé trop tard que rien n’interdisait le 4x4. C’était brillant, mais agaçant. »
Audi venait de hacker le règlement mondial du rallye.

4. Le prototype qui roulait sous fausse identité

Avant même d’avoir un feu vert officiel, Audi teste un prototype baptisé A1, camouflé en Audi 80 Diesel.
Pas d’homologation, pas d’assurance. Les ingénieurs Otto Röhrl et Hans Niedermeyer roulent plus de 10 000 km dans les Alpes et la Forêt-Noire, parfois de nuit, souvent sans plaques.
Walter Treser racontera plus tard : « Si on se faisait choper, on disait qu’on testait des pneus neige. »
Résultat : les prototypes étaient si efficaces que les testeurs de Volkswagen n’arrivaient plus à les suivre.
Le mythe Quattro est né dans l’illégalité totale. Un prototype qui aurait pu finir sa carrière dans un fossé bavarois avant même d’avoir un nom.

5. Le mythe du 50/50

Dans les pubs Audi des années 80, la transmission Quattro est vendue comme “parfaitement équilibrée 50/50”.
Faux.
Le différentiel central ZF distribuait en réalité 60 % à l’avant, 40 % à l’arrière.
Et selon les versions, le couple pouvait grimper jusqu’à 75 % sur l’avant.
Mais “équilibré”, ça sonnait mieux que “sous-vireur”.
Ferdinand Piëch, interrogé par Auto Motor und Sport, lâchera un bijou de mauvaise foi :
« L’équilibre, c’est dans la tête du pilote, pas dans les chiffres. »
Résultat : la voiture tirait tout droit en entrée de virage, mais ressortait comme un boulet de canon.
Le marketing, lui, n’a jamais sous-viré.

6. Un différentiel bricolé pour éviter les royalties

Audi aurait pu acheter le système Ferguson Formula, utilisé sur les Jensen FF et Range Rover.
Mais Piëch n’avait aucune envie de payer des Anglais.
Les ingénieurs d’Ingolstadt inventent donc un système maison : un arbre creux traversant la boîte pour faire passer l’arbre de transmission arrière.
Un différentiel central compact, inédit, intégré dans la boîte.
Le premier prototype explose après 60 km. Le second, coulé à la main dans un moule d’outillage de Passat, tient 10 000 km.
Walter Treser dira : « On a fait un système trois fois moins cher et dix fois plus solide. »
Un coup de génie bricolé dans un atelier sans chauffage.

7. L’ingénierie comme religion (1983)

À partir de 1983, “Quattro” devient une sous-marque officielle. Logo, service technique, service presse dédié.
Audi vend plus de 11 000 exemplaires de la Quattro entre 1980 et 1991, dont 224 Sport Quattro et 20 S1 E2 d’usine.
La division “Quattro GmbH” (devenue Audi Sport) est créée pour industrialiser la folie.
Stig Blomqvist résumera tout : « La Quattro, c’était comme tricher, mais légalement. »
La marque a inventé le concept de “techno-religion”, quinze ans avant Apple.

8. Un nom validé par un Finlandais et un Italien bourrés

Avant de s’appeler Quattro, le projet devait s’appeler Carat, ou Iltis GT.
Piëch teste les noms en demandant à un pilote finlandais et à un mécano italien lors d'une fin de séminaire de les crier dans un micro.
“Iltis GT” ça va pas du tout. Ils ne les prononcent pas du tout de la même manière et le petit groupe de collaborateurs restés pour assister à cette drôle de scène sont hilares. Par contre “Quattro” ça le fait bien!
Verdict immédiat : ce sera Quattro, tout court. Le patron reviendra plus tard sur cette soirée "nous voulions Un mot simple, prononçable dans toutes les langues"....et gravé sur toutes les Audi depuis 40 ans.

10. Une pub fake devenue culte

Le spot “Ski Jump” est tourné à Kaipola, en Finlande.Une Audi 100 Quattro grimpe un tremplin de saut à ski à 37 degrés d’inclinaison, pneus Dunlop SP Winter, 64 km/h.Slogan : “Vorsprung durch Technik.”Audi jure qu’il n’y a pas de trucage.Sauf qu’un câble retient la voiture en cas de dérapage.Le spot est interdit dans plusieurs pays, puis refait en 2005 avec une vraie S1 E2 sans câble.Le genre de pub qui te donne envie d’aller acheter des chaînes à neige pour le fun.

Partager l'article
Logo Facebook
Pictogramme lien

Lien copié !

https://www.brooap.fr/articles/audi-quattro-10-faits-legende-groupe-b

Découvrez notre magazine dédié aux passionnés d'automobiles, motos et bien plus.

Notre mission est de partager la passion de la mobilité sous toutes ses formes. Notre équipe d'experts s'engage à vous fournir des articles de qualité, des conseils et des actualités pour enrichir votre expérience.
Découvrez le magazine
Magazine ouvert

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

Restez à jour avec nos dernières actualités et articles en nous suivant sur nos réseaux sociaux.