1. Il boucle la révolution NSX : une supercar radicale et civilisée
Pour comprendre la portée de ce moment, il faut revenir à 1989.
Honda travaille alors sur le prototype de la NSX. Lors d’un test initial à Suzuka, Senna, sous la pluie, trouve la voiture trop souple. Verdict lapidaire, retour immédiat en labo : les ingénieurs repartent au Nürburgring, revoient la structure aluminium, et augmentent la rigidité d’environ 50 %. Un chiffre colossal à ce stade d’un développement.
En 1990 naît la NSX “normale”, première supercar tout aluminium, capable d’être confortable au quotidien mais chirurgicale sur circuit. Une hérésie pour l’époque, dominée par des machines aussi rapides que caractérielles.
Puis arrive 1992.
Honda dévoile la NSX-R, dépouillée, affûtée, obsessionnelle :
– 120 kilos de moins,
– isolation supprimée,
– suspensions durcies,
– sièges Recaro,
– vitrages allégés,
– boîte courte,
– direction encore plus directe.
C’est cette machine-là, instrument pour puristes, que Senna conduit ce jour-là à Suzuka.
Et si ce roulage n’est plus un “test de développement”, il en est la synthèse parfaite : Senna montre, en quelques virages, ce que signifie une supercar qui respecte les règles qu’il a lui-même contribué à imposer.
Une supercar doit être lisible.
Prévisible.
Vive mais pas vicieuse.
Radicale mais maîtrisable.
La NSX-R coche toutes les cases.
Senna en signe la démonstration.









