Les damnés du paddock – Épisode 2 : Sete Gibernau

Moto
Courses
la confrontation mythique entre sete et valentino

Sete Gibernau, première victime du Rossi Show

Avant lui, le MotoGP ressemblait encore à un sport d’honneur. Des duels à la régulière, des poignées de main, des guerres propres. Et puis un jour, un Espagnol au regard calme s’est retrouvé face à un Italien en pleine crise d’égo planétaire. Sete Gibernau, c’est le type qui a pris le choc frontal du Rossi Show. Le premier cobaye d’une ère où le talent ne suffisait plus, où il fallait aussi savoir manipuler les foules, les caméras et les cerveaux. Il voulait gagner à la loyale. Rossi, lui, voulait qu’on l’aime. Devine qui a gagné.

le regarde dur de valentino rossi qui a compris que la course se gagnait aussi hors des circuits

Gibernau, c’est le pilote modèle. Petit-fils du légendaire Paco Bultó (fondateur de Bultaco), il a grandi dans l’odeur d’huile chaude et de bonne éducation. Sur la piste, c’est le mec propre. Toujours sur la trajectoire, jamais dans la combine. En 2003 et 2004, il monte deux fois vice-champion du monde avec le team Gresini, en battant régulièrement les motos d’usine. Classe, régulier, rapide. Le gars qu’on aimerait présenter à ses parents. Et pendant ce temps, Rossi fait le show. Combinaisons fluos, marionnettes, pancartes, provocations en course. Sete, lui, garde son sérieux. Il pense que les victoires suffisent à imposer le respect. Il n’a pas encore compris qu’à partir de maintenant, le MotoGP se gagnera aussi à la télé.

Première manche de la saison.
Sete mène. Rossi colle à la roue.
Dernier virage, Rossi plonge à l’intérieur, touche Gibernau, le pousse hors trajectoire.
L’Italien gagne.
Sete sort du bac à gravier, furieux.
Rossi lève les bras, fait la roue, sourit aux caméras.
Le monde entier applaudit.

Ce jour-là, Rossi ne gagne pas une course.
Il définit une loi : tout est permis si tu fais rire la planète.
Sete, lui, devient malgré lui la première victime du Rossi Show.
La victime zéro.

Les observateurs s’en souviennent encore :

“Avant Jerez, Rossi battait ses rivaux.
Après Jerez, il les détruisait.”

Gibernau perd la course, mais surtout le mental.
Il ne battra plus jamais Rossi.
Il ne remontera plus jamais sur un podium.
Et il ne s’en relèvera jamais vraiment.

Plus tard, il dira lui-même :

“Ce jour-là, Rossi a ouvert la porte aux contacts. À partir de là, tout le monde a compris que les règles avaient changé.”

les grandes années de gibernau ici sur sa moto avec la fameuse déco camel
sete gibernau était apprécié des fans pour son côté gentleman
sete gibernau célébrant l'une de ses nombreuses victoires

Les observateurs s’en souviennent encore :

“Avant Jerez, Rossi battait ses rivaux.
Après Jerez, il les détruisait.”

Gibernau perd la course, mais surtout le mental.
Il ne battra plus jamais Rossi.
Il ne remontera plus jamais sur un podium.
Et il ne s’en relèvera jamais vraiment.

Plus tard, il dira lui-même :

“Ce jour-là, Rossi a ouvert la porte aux contacts. À partir de là, tout le monde a compris que les règles avaient changé.”

L’après : le crash invisible

Après Jerez, c’est la descente en spirale.
Blessures, doutes, changements d’équipe.
En 2006, il tente de rebondir chez Ducati, sans succès.
Puis il disparaît du radar avant de tenter un retour sans saveur en 2009.

Le paddock, lui, a déjà tourné la page.
Entre-temps, le MotoGP est devenu un show global.
Les caméras dans les stands, les réseaux, les punchlines.
Tout ce que Gibernau détestait.

Rossi, lui, continue d’écrire sa légende en riant.
Et quelque part, dans une villa de Catalogne, Sete regarde tout ça en se disant que c’est un peu aussi son œuvre.
C’est lui qui a payé le prix fort pour que le sport entre dans l’ère du spectacle.

sete était l'aîné d'une génération qui allait marquer l'histoire du sport moto
l'une des images où l'on voit la tension entre sete gibernau et valentino rossi

Le prix du mythe

Sete Gibernau, c’est le visage oublié d’un changement d’époque.
Le dernier pilote qui croyait encore que la gloire se gagnait à la régulière.
Il n’a pas perdu face à Rossi.
Il a perdu face à un système qui s’inventait sous ses yeux.
Le jour où il a pris le dernier virage de Jerez, le MotoGP a cessé d’être un sport d’honneur.
Et a commencé à devenir un cirque génial.

Le deuxième des Damnés du Paddock.
Celui qui a fait entrer la moto dans le XXIᵉ siècle… à ses dépens.

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Sete Gibernau, première victime du Rossi Show

Avant lui, le MotoGP ressemblait encore à un sport d’honneur. Des duels à la régulière, des poignées de main, des guerres propres. Et puis un jour, un Espagnol au regard calme s’est retrouvé face à un Italien en pleine crise d’égo planétaire. Sete Gibernau, c’est le type qui a pris le choc frontal du Rossi Show. Le premier cobaye d’une ère où le talent ne suffisait plus, où il fallait aussi savoir manipuler les foules, les caméras et les cerveaux. Il voulait gagner à la loyale. Rossi, lui, voulait qu’on l’aime. Devine qui a gagné.

le regarde dur de valentino rossi qui a compris que la course se gagnait aussi hors des circuits

Gibernau, c’est le pilote modèle. Petit-fils du légendaire Paco Bultó (fondateur de Bultaco), il a grandi dans l’odeur d’huile chaude et de bonne éducation. Sur la piste, c’est le mec propre. Toujours sur la trajectoire, jamais dans la combine. En 2003 et 2004, il monte deux fois vice-champion du monde avec le team Gresini, en battant régulièrement les motos d’usine. Classe, régulier, rapide. Le gars qu’on aimerait présenter à ses parents. Et pendant ce temps, Rossi fait le show. Combinaisons fluos, marionnettes, pancartes, provocations en course. Sete, lui, garde son sérieux. Il pense que les victoires suffisent à imposer le respect. Il n’a pas encore compris qu’à partir de maintenant, le MotoGP se gagnera aussi à la télé.

Première manche de la saison.
Sete mène. Rossi colle à la roue.
Dernier virage, Rossi plonge à l’intérieur, touche Gibernau, le pousse hors trajectoire.
L’Italien gagne.
Sete sort du bac à gravier, furieux.
Rossi lève les bras, fait la roue, sourit aux caméras.
Le monde entier applaudit.

Ce jour-là, Rossi ne gagne pas une course.
Il définit une loi : tout est permis si tu fais rire la planète.
Sete, lui, devient malgré lui la première victime du Rossi Show.
La victime zéro.

Les observateurs s’en souviennent encore :

“Avant Jerez, Rossi battait ses rivaux.
Après Jerez, il les détruisait.”

Gibernau perd la course, mais surtout le mental.
Il ne battra plus jamais Rossi.
Il ne remontera plus jamais sur un podium.
Et il ne s’en relèvera jamais vraiment.

Plus tard, il dira lui-même :

“Ce jour-là, Rossi a ouvert la porte aux contacts. À partir de là, tout le monde a compris que les règles avaient changé.”

Les observateurs s’en souviennent encore :

“Avant Jerez, Rossi battait ses rivaux.
Après Jerez, il les détruisait.”

Gibernau perd la course, mais surtout le mental.
Il ne battra plus jamais Rossi.
Il ne remontera plus jamais sur un podium.
Et il ne s’en relèvera jamais vraiment.

Plus tard, il dira lui-même :

“Ce jour-là, Rossi a ouvert la porte aux contacts. À partir de là, tout le monde a compris que les règles avaient changé.”

Le prix du mythe

Sete Gibernau, c’est le visage oublié d’un changement d’époque.
Le dernier pilote qui croyait encore que la gloire se gagnait à la régulière.
Il n’a pas perdu face à Rossi.
Il a perdu face à un système qui s’inventait sous ses yeux.
Le jour où il a pris le dernier virage de Jerez, le MotoGP a cessé d’être un sport d’honneur.
Et a commencé à devenir un cirque génial.

Le deuxième des Damnés du Paddock.
Celui qui a fait entrer la moto dans le XXIᵉ siècle… à ses dépens.

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